S'il y a bien un mot qui marquera l'année 2022 et qui ne manquera pas de susciter la curiosité, c'est bien celui de metaverse. Peu connu des non-adeptes de jeux en réseaux, le terme de metaverse, qui rappelons le, est un néologisme inventé en 1992 par le romancier Neal Stephenson, a été porté sur le devant de la scène ces derniers mois par les annonces du groupe Facebook qui a changé de nom pour devenir le groupe Méta.
Quel est le lien entre l'entreprise familiale et le metaverse?
Pour le comprendre, il faut d'abord réaliser que l'entreprise familiale est conceptualisée autour de la rencontre de deux entités. D'une part, la famille et d'autre part l'entreprise.
Ce monde de l'entreprise familiale voit cohabiter quatre sphères de nature et de mode de fonctionnement différents : la sphère familiale, la sphère actionnariale, la sphère patrimoniale et enfin la sphère managériale.
La sphère familiale dont la raison d'être est de prendre en compte l'harmonie familiale et la préservation de l'affect entre ses membres ;
La sphère actionnariale dont la raison d'être est de préserver le capital et le sens que les actionnaires donnent au projet d'entreprise ;
La sphère patrimoniale dont la raison d'être est de valoriser le capital et d'assurer sa continuité par la transmission juridique ;
La sphère managériale dans laquelle la raison d'être est la compétence des équipes et la croissance durable.
Ces sphères ont plusieurs caractéristiques. Elles sont interdépendantes, elles interagissent entre elles mais peuvent être autonomes, elles sont virtuelles mais leurs interactions sont bien réelles.
Tout comme le metaverse, l'entreprise familiale dans son concept, est un espace collectif virtuel partagé par la convergence de la réalité physique virtuellement incarnée par les collaborateurs, actionnaires, membres de la famille et de l'espace virtuel physiquement persistant sous la forme de la somme des sphères représentant l'entreprise familiale.
L'entreprise familiale : "canada dry" du metaverse
Les caractéristiques du metaverse ont été listées par Matthew Ball, spécialiste du sujet, dans son ouvrage sur la question :
Le metaverse n'a pas de limite, il n'y a pas de taille maximum. Réciproquement, l'entreprise familiale ne dispose pas de limitation de taille. Elle peut compter 2 actionnaires comme elle peut en compter 700. Cette comparaison s'applique également au nombre de collaborateurs.
Le metaverse offre une interopérabilité. Chaque sphère de l'entreprise familiale peut fonctionner en vase clos mais cela n'offre que peu d'intérêt et risque de conduire à l'échec du développement de l'entreprise familiale. Lorsque l'on traite des différents enjeux de l'entreprise familiale, il y a donc une évidence à interconnecter toutes les sphères entre elles.
Le metaverse est une économie fonctionnelle qui permet d'acheter, vendre, investir. L'entreprise familiale assure elle aussi la valorisation du capital et la rémunération de la propriété des actions.
On voit ainsi que metaverse et entreprise familiale ne sont pas si éloignés l'un de l'autre sur une partie de leur fonctionnement.
La seule nuance de taille est qu'à l'inverse du metaverse, l'entreprise familiale n'est pas un environnement généré par un ordinateur et qu'elle n'est pas synchrone. Alors que le metaverse ne s'arrête jamais et ne peut jamais être mis sur pause, l'entreprise familiale peut être amenée à disparaitre définitivement. Enfin, contrairement au métaverse, les actionnaires sont encore loin d'utiliser des avatars numériques pour communiquer entre eux.
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